A l'heure où tout les chats sont gris [PV Kura]

Il y a des jours, où le temps semble si long qu'on se demande quoi faire pour l'occuper. Aujourd'hui est l'un de ses jours, pour nôtre infirmier national. Pas de malades, pas de blessés, le calme plat. Délaissant sa blouse blanche et ses lunettes, il décida, après un coup d'oeil au calendrier, d'aller faire un tour dehors.
Il avance, lentement, comme si le temps pour lui s’écoule différemment...c'est parfois le cas. Il pense pour le moment à la manière dont il est arrivé ici, à sa vie bouleversée, à son coeur malmené...mais aussi à toutes les bonnes choses qui lui sont arrivées entre ses murs.

Il marche, pas à pas, slalome entre les arbres, suit le chemin de feuilles mortes piétiner par les autres, qui mène à la cascade. Il a bien plus récemment...elle coule encore...
Il est beau le bruit de l'eau, qui coule sans cesse...il apaise les âmes tourmentées, il calme les envies inavouables...
Kylian aime le bruit de l'eau, la fraîcheur qui s'en dégage, goutte à goutte, pour se posée sur sa peau blanche. Il va jusqu'à tremper les mains demain, la morsure du froid le fait frissonner, mais il s'adapte vite...c'est un vampire après tout.

Il s'assoit sur le bord de la cascade, ferme les yeux, pour écouter le bruit de l'eau. Aujourd'hui, nous sommes un jour important pour le vampire...un jour qu'il aime passé seul, parce qu'il ne sait pas à qui ni comment en parler...

-Six ans...

C'est un jour noir, un jour d'orage dans l'esprit de l'infirmier. Mais cette fois, il se sent plus léger...il y a moins de douleur dans son pauvre coeur...il y a toujours les regrets et la honte d'un geste accomplis sans arrière pensées...mais ça ne fait plus aussi mal.

Mais le vampire n'est plus seul à la cascade. Il n'ouvre pourtant pas les yeux, comme s'il ne craint pas la présence de celui qui arrive. Il demande tout de même:

-Qui est-ce?

Un fantôme peut-être..."le sien". Non...Son coeur faisant un bon dans sa poitrine, il ouvre ses yeux, nuancé de rouge, et parcours du regard les alentours. A-t-il rêver? Non il y a quelqu'un, il entend un souffle...mais ne peut rien sentir. Alors il attends, que l'autre se montre...
Jusqu'à ce qu'apparaissent cette chevelure de flamme, touche de couleur entre les arbres de la forêt qui mènent à la cascade.

Aujourd'hui allait être une journée différente. Déjà, Kurama avait décidé de ne pas se pencher sur son rapport laborieux, car il fallait l'avouer: ce pensionnat était des plus mystérieux et complexes, en plus il n'avait pas encore vu Eden qui était pourtant le directeur de cet établissement. Même pas capable d'accueillir un ami, même si ce dernier était en gros...un ennemi administratif. Kurama s'en souçiait pas mal, mais il pensait qu'il avait ses raisons. Eden était toujours aussi particulier, unique en son genre. Autant ne pas chercher la petite bête. Ensuite, le rouquin voulait consacrer sa journée au repos, à la détente, et pour ce faire il entreprit de se rendre aux cascades, non loin du pensionnat. Lorsqu'il arriva au bord de l'eau, il baissa la tête et regarda son reflet.

- Pauvre type, avait-il murmuré avant de jeter un caillou en plein milieu de son reflet.

Il s'assit ensuite afin de contempler la beauté naturelle de cet endroit. L'eau coulait à flot, froide et cristalline. Il perdit son regard dans les feuillages aux teintes multiples... L'automne était passé par là. Kurama reposa ses yeux vert émeraude sur la puissante et bruyante cascade. Puis il abandonna ses vêtements sur le rivage et plongea la tête la première dans l'eau glacée. Se confondant de multiples fois dans ses songes, il se laissait aller, profitant de sa solitude morbide pour se dorer la pilule, comme on dit. Mais pas trop longtemps: le soleil faisait des ravages sur sa peau blême.

Kurama plissa les yeux quand il sentit une aura s'approcher. Quelqu'un, ici ? A cette heure-là ? C'était en plein cours, un élève aurait-il séché son heure de classe ? Kurama fronça les sourcils et sortit de l'eau en oubliant d'attraper ses vêtements. Ainsi, nu, il trouva refuge derrière un tronc d'arbre et observa l'individu s'approcher.

Ni trop grand, ni trop petit, ce qui éblouit du premier regard Kurama étaient ces prunelles d'une couleur saisissante: un rouge rubis des plus envoûtant. Puis cette courte chevelure noir de jais, aux quelques reflets marronnés qui donnaient tout un charme à cette petite tête. Nez discret, visage dépourvu de rides, Kurama sentait en cet homme une part de mystère. Des mains blêmes aux doigts fins, des ongles bien entretenus, le vampire reconnut un de ses semblables, mais en vue de ce regard perturbant, Kurama dut admettre que ce vampire...était beaucoup plus vieux que lui. Certes, ses yeux étaient magnifiques, uniques, mais le rouquin avait remarqué une certaine fatigue au fond de ces prunelles, et de ce fait, la conclusion était indéniable: il se trouvait face à un être plus vieux, quoique plus beau que lui.

- Qui est-ce ?

Kurama sursauta d'un coup. Il s'était fait prendre si rapidement ? Le vampire se mordit la lèvre, tournant ensuite le dos au tronc d'arbre. Devait-il s'enfuir ou affronter une personne plus forte que lui ? Ses vêtements étaient toujours posés au bord de l'eau, et nu, il allait attirer de nombreux regards au pensionnat s'il s'enfuyait. De plus, ce vampire serait en parfaite mesure de retrouver Kurama plus tard. Alors ce dernier sortit de sa cachette, se rendant à l'évidence qu'il allait se moquer de lui et de sa nudité absolument horrible. Car il devait l'avouer: il n'était pas aussi beau qu'il n'y paraissait.

- ... Vous m'avez dérangé, fit poliment Kurama en attrapant une mèche de ses cheveux. Moi-même j'ai honte de me présenter comme cela devant vous.

Kylian garde ses yeux implacablement fixé sur un point devant lui, comme s'il était certaines que l'intrus, allait venir de là. Comment pouvait-il en être sur, et bien l'instinct mes amis, l'instinct chez un vampire est une choses puissante.
Enfin l'autre sort de sa cachette, totalement nu, sans même une feuille ou un morceau du tissus déchiré pour caché à Kylian sa nudité.

Fidèle à lui même Kylian plante son regard dans celui de l'inconnu, la tête posée sur sa main, dans une attitude pensive, ses longs doigts fins, cachant ses lèvres fines. Il ne sourit pas derrière ses mains, mais ça le rouquin ne peut le voir. Il finit par laisser glisser son regard, comme s'il allait noter une prestation, tandis qu'il s'excuse de se présenter ainsi devant lui.
Ni rougeur ni surprise ne se dessine sur le visage du vampire, habitué au fil des ans à voir les gens se dévêtir devant lui ou même pour lui. Il regarde les corps sans rien exprimer, derrière un masque de professionnalisme indifférent. Mais est-ce vrai? A part lui personne ne peut le savoir...

Après avoir caresser de son regard de rubis étincelant, le corps pâle de Kurama, il finit par relever la tête, et s'adresse enfin à lui.

-Pardonnez moi pour le dérangement....j'ignorais qu'il y avait quelqu'un...

Il ne bougea pourtant pas. Il était bien ici...que pouvait bien lui faire un homme dont le corps semblait facile à briser. Des cheveux roux, des yeux verts...un assemblage qui lui disait vaguement quelque chose. Une silhouette qui ne lui était pas inconnu. tiens...les battements d'un coeur absent...un semblable...un vampire.

-Mais je vous en prie, faites comme si je n'étais pas là...j'ignorais que nous avions un ondin dans nos cascades...

Faible tentative d'humour ou bien légère moquerie? Sans doute un peu des deux. Le vampire prit entre ses deux mains un peu d'eau qu'il passa sur son visage, comme pour se rafraîchir...même s'il ne craignait pas la chaleur. Puis il plissa les yeux.

-Pardonnez ma curiosité mais, nous sommes nous déjà vu? J'ai l'impression de vous connaitre...

Cela faisait deux fois...deux fois qu'il avait cet impression. Désagréable impression d'ailleurs. Croire que l'on connait sans connaitre, croire avoir déjà rencontré et se tromper...
Pourtant cette fois c'était presque une certitude. Chez Nathanaël il avait reconnu des traits, une aura étrange qu'il avait déjà sentie, et qui l'avait marquer à vie...Mais lui...il ne sentait dans son aura, qu'un sentiment de gène et de pudeur, rien qui aurait pu le marquer. Et pourtant ses cheveux rouge et son regard émeraude, lui disait quelque chose, vaguement accompagner d'un sentiment négatif qu'il ne comprenait pas sur le coup.

- Mais je vous en prie, faites comme si je n'étais pas là...j'ignorais que nous avions un ondin dans nos cascades...

Kurama haussa un sourcil. Sympa la référence, il rougissait un peu sous le coup. Comment ne pas céder à ce petit pic, surtout quand le locuteur vous fixait intensément ? Le vampire s'approcha de son congénère sans relever sa remarque, lui adressant seulement un sourire des plus amicaux possibles. Puis il l'observa s'asperger le visage d'eau, un silence lourd s'était abattu. Kurama laissait la nature s'exprimer, avec les oiseaux qui couinaient, l'eau de la cascade qui coulait à flot, les bruits des rongeurs dans les buissons. Cet instant paraissait trop long pour notre rouquin. Il prit conscience de sa nudité extravagante, et de ce fait il se dépêcha de revenir près de ses vêtements avant de prendre une petite serviette, juste pour cacher son bassin. Nouant cette serviette autour de la taille, Kurama se pencha pour sécher ses cheveux en les essorant doucement pour ne pas les froisser, puis il revint vers Kylian et lui sourit à nouveau.

- Pardonnez ma curiosité mais, nous sommes nous déjà vu? J'ai l'impression de vous connaitre...

C'était nouveau, ça ? Kurama fronça les sourcils et posa sa main sur son menton pour réfléchir un instant. Hélas, dans sa qualité de Mayori, il voyait énormément de vampires, tous plus différents les uns que les autres. Beaucoup d'êtres de la nuit ressemblaient à Kylian, et Kurama dut admettre que le connaître était possible, certes, mais comment, c'était la question. Alors il le regarda intensément, histoire de bien essayer de se rappeler, puis il répondit timidement:

- C'est probable... Je ne sais pas, je pense vous connaître aussi... Je m'appelle Kurama Cescil.

Et un nouveau sourire s'afficha sur son visage. Il lui attrapa la main, et fut surpris de la douceur extrême de cette peau de pêche. C'était rare, mais il prenait en compte le facteur de vampire. La nature les gâtait beaucoup, et souvent. Kurama poussa un soupir de lassitude, sa solitude s'était dissipée, il se retrouvait aux côtés d'un homme dont il ne savait pas l'identité, du moins il le pensait.

- Vous ne seriez pas le médecin de l'établissement ? Je vous emmènerai mon fils un jour, pour une visite... Il en a besoin je pense.

Le vampire avait délaisser du regard l'autre homme, pour se rafraîchir. De ce fait, il lui laissait aussi du temps pour se rhabiller, pour faire tout ce qu'il voulait faire...
Pendant ce temps, il se plongeait dans ses pensées. Il était venu ici pour être seul, il ne pensait pas qu'il trouverait quelqu'un, ni que ce quelqu'un serait aussi nu qu'un ver, et qu'il serait de plus un congénère. Non, c'était mentir que de penser le dernier point. Ce jeune vampire, à la silhouette fine et bien dessinée, n'était pas un congénère. C'était un vampire, un vrai, et Kylian doutait, au vu de son aura, qu'il y est du sang humain dans ses veines.

Le voila qui revenait, doucement, une serviette en éponge, autour de sa taille. L'infirmier devait lui accorder une chose, c'est qu'en plus d'avoir un beau corps, il avait des cheveux magnifique. Ce n'était pas sa faute, au vampire fou, s'il faisait une fixation sur les rouquins...seul détail qui gênait Kylian, c'était la longueur des cheveux de son interlocuteur.

L'homme en serviette, sembla lui-même se plonger dans ses pensées, pour chercher d'où il pourrait connaître l'infirmier national.

"C'est probable... Je ne sais pas, je pense vous connaître aussi... Je m'appelle Kurama Cescil"

Kylian le regarda, puis, décidant qu'il était temps d'être un minimum poli et civilisé, même en plein milieu de la nature, et des bruits de cette dernière.

-Excusez-moi, je ne me suis pas présenter. Kylian Dredninz, enchanté de vous rencontrer.

Puis le nom de son interlocuteur, fit son petit bout de chemin, dans l'esprit torturer du vampire. Doucement...Le nom du rouquin, franchit le premier péage, le vampire lui associa un visage, puis le second et il se dit qu'il habitait l'école, et enfin le troisième, il posa sur les épaules de l'être en face de lui, le titre qu'il portait ici. Mais l'autre le devança...il faut croire, qu'il était bien plus connu qu'il ne voulait le croire.

"Vous ne seriez pas le médecin de l'établissement ? Je vous emmènerai mon fils un jour, pour une visite... Il en a besoin je pense"

Kylian hocha la tête en lui adressant un sourire, un peu crispé, Kurama avait pris sa main dans sa la sienne. C'était très peu courant au japon, et il faut dire que les moeurs de ce pays, on les prenaient très vite, c'était difficile de s'en défaire. Kylian décida de ne pas lui arracher sa main, mais la récupéra lorsque se dernier relâcha un peu la pression.

-En effet. Je suis l'infirmier de cette école. Arrêtez moi si je me trompe, mais n'êtes vous pas l'inspecteur académique?

Si c'était le cas, il comprenais mieux, pourquoi il y avait ce fugace sentiment obscur qui revenait à la charge. Kurama, n'était pas comme lui...Kylian se disait cela pour s’empêcher de se mettre à gronder. On a tendance à mettre les officiels, tous dans le même panier, lorsque l'un d'eux vous cherche des noises pour rien. D'autant plus que c'était à présent une période noire pour le vampire...une période qu'il n'oublierait jamais. Il secoua légèrement la tête, il ne pouvait pas se permettre de sombrer avec quelqu'un près de lui...il n'en avait pas le droit. Pas même le jour de "son" anniversaire...

-Vous avez un fils? Puis-je me permettre de vous demander son nom?

Le deuxième point faible de l'infirmier: les enfants. Mais il parait qu'on ne soigne pas cet amour des jeunes êtres...et pourtant le vampire était et allait être de nouveau père...mais c'était plus fort que lui.

Kylian Dredninz... Ce nom avait fait un bond dans la cervelle de Kurama. Oui, il se souvenait de lui maintenant. Mais quand ? Où ? A quelle époque ? Ca encore, c'était un mystère. Il se remémorait cette scène du passé, il y a longtemps, avant même qu'il ne rencontre Yume, sa femme décédée suite à la naissance de Dream. C'était il y a cinquante ans, au plus loin, non ? Encore tant de voiles sur ce passé dérangeant. Kurama voulait retrouver cette bribe de mémoire envolée, arrachée à sa conscience. Et il y arriverait, avec l'aide de Kylian.

- Arrêtez-moi si je me trompe, mais n'êtes-vous pas l'inspecteur académique ?

Kurama leva la tête vers Kylian. Ca y est, il avait trouvé qui il était, c'était assez bien. Le rouquin ne répondit pas au départ, n'aimant pas tellement étaler son pseudo métier. Alors il avait enchaîné par parler de son fils, à l'emmener chez le médecin, et lorsque Kylian confirma son statut, Kurama sourit, se sentant vainqueur sur cette manche. Allez savoir pourquoi d'ailleurs. Le jeune vampire avait lâché la main de Kylian, sentant une légère défense chez lui. Peut-être qu'il ne l'aimait pas. Mais ils parlaient depuis à peine deux minutes. Certes, ils apprenaient à se connaître, mais en deux minutes, on pouvait déjà avoir une vision de notre locuteur. Un grand doute s'empara de Kurama. Avait-il déjà fait mauvaise impression ? Après tout, il débarquait nu comme un ver, avec des formes disgracieuses en plus, puis il faisait l'étalage de sa longue chevelure de feu, et enfin il tentait de parler à Kylian comme à un pote !

- Vous avez un fils ? Puis-je me permettre de vous demander son nom ?

Kurama sortit de sa rêverie, intéressé par Kylian tout-à-coup. Il sourit à nouveau au vampire, puis il regarda la cascade un instant avant de lui répondre gentiment:

- Dream... En hommage à ma femme Yume. Je sais, ce n'est pas très original, mais...

Il perdit son sourire. Yume était tout ce qu'il voulait dans sa vie. Dream n'avait été qu'un accident pour lui. Yume, elle, avait désiré ardemment cet enfant. Et elle l'avait payé de sa vie. Une fois encore, Kurama se sentait responsable de son propre désarroi. Veuf et père de famille, personne n'aurait voulu ça.

- Elle me manque, murmura-t-il en levant la tête au ciel.

Il ne lui répondit pas. Avait-il honte de son statut, ou bien n'aimait-il pas ce qu'il faisait...une obligation? Non, Kylian doutait que Kurama soit là par obligation de qui que ce soit, mais les erreurs étaient, parait-il humaine, et Kylian l'était un peu, donc il avait le droit à l'erreur lui aussi.
Son regard glissait sur Kurama, indifférent à la peau nue qu'il pouvait voir encore...des personnes nues, il en avait vu tant et tant en trois cents ans de vie...un de plus ou un de moins, qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire?

Le sourire du rouquin éclairait son visage, l'infirmier se surprit à penser qu'il devrait sourire plus souvent. Mais pour qu'un être sourit, il fallait qu'il soit heureux, et le petit doigt de Kylian [Créa: non pas celui là * s’assomme toute seule*] lui disait que quelque chose, chez son vis-à-vis n'allait pas. Mais, en bon japonais, il ne posait pas de questions. Il avait vite apprit que le contact tactile et la curiosité était mal placé dans ce pays...tant mieux pour lui. C'était un frein de plus pour sa folie.
Kylian faisait un effort sur lui-même, pour ne pas afficher ouvertement ce qu'il ressentait...il n'y pouvait rien le vampire s'il détestait les inspecteur académique, qui avait faillit ruiner sa vie, alors qu'on l’appelait encore Jim. Mais il était content de lui, content de ce qu'il était capable de retenir, même s'il y avait encore du progrès...

Tiens, il avait retrouver sa langue. Et Kylian, attiré par la voix du rouquin, se laissa sortir de la marée noire de ses obscures pensées, de l'ombre du passé, auquel il se refusait de penser avec un autre.

L'infirmier ne retint pas son sourire. Il trouvait cet "hommage" mignon. Sa femme avait un nom assez peu courant en japonais, et son fils portait le même...mais dans la langue anglaise. Le sens était le même, mais la barrière de la langue en faisait deux nom bien distinct.

-C'est un beau nom...autant pour l'un que pour l'autre...Et un bel hommage...

Le vampire secoua la tête, en signe de négation à la fin de sa phrase. Il se força même à ranger son air sévère, qui voulait s'afficher. Il n'avait pas de jugement à porter, il avait tout juste le droit de comprendre, et de dire deux ou trois mots. Mais ça s’arrêtait là...

-L'originalité n'est pas un critère de jugement dans ce cas là...peu importe pourquoi vous avez choisi ce nom pour vôtre fils, les autres n'ont pas a juger cette raison, car je n'en doute pas, elle importante pour vous.

Là, au delà de la haine qu'il éprouvait pour les inspecteur académique, il ressentait ce sentiment faible et regrettable, comme le lui avait souvent dis son père. Oui il était compatissant envers Kurama, parce que cette douleur qui déchire le coeur, il ne la connaissait que trop bien.

-Je comprend ce que vous ressentez...

Que dire de plus? il n'avait pas perdu sa femme...mais il avait perdu tant de chose en trois siècle de vie...trop de chose auxquelles il tenait tellement, qu'il ne savait plus pourquoi il avait tant de regrets.
Mathilda, la première...dieu seul sait combien il l'avait aimé cette femme...son père et sa trahison...et puis Matt après...
Il se relevait à peine...et il avait peur qu'il arrive malheur à celui à qui il avait offert son coeur sur un plateau d'argent. Alors oui il comprenait la douleur de Kurama, et sa compassion était réelle. Il se sentit sourire, tout en imitant son confrère, levant la tête au ciel.

-Chacune de vos pensées pour elle, la garde en vie...

Mon dieu que c'était cliché...mais Kylian s'en moquait bien. Il aurait aimer, que pendant les huit ans qu'il a passer au fond d'un trou, quelqu'un soit là pour lui dire ses mots simples et bateau...mais personne ne l'avait aider a surmonter tout cela...Et lui, il n'avait pas eu d'enfant auquel s'accrocher, il avait tout simplement sombrer.

-Vous avez quelqu'un a qui vous accrochez...ne tombez pas Cescil-san...