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 Improvisation et nouvelle tête [Catarina]

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MessageSujet: Improvisation et nouvelle tête [Catarina]   Improvisation et nouvelle tête [Catarina] EmptyMar 25 Fév - 23:10

Depuis son arrivée, Kyô s'était fait aux lieux et avait pu se constituer une petite routine qui lui allait tout à fait.

Levé 5h00, jogging dans les bois en évitant de se faire agresser par les animaux sauvages. Lorsque cela se produiait, parce qu'il arrivait que certains animaux n'apprécie pas sa présence et deviennent agressifs, il les immobilisait sans leur faire trop de mal, puis les endormait par des points de pression avant de repartir tranquillement. Kyô n'aimait pas faire de mal inutilement.

Il revenait à son dortoir vers 6h30, où il prenait une douche avant de se rendre au réfectoire pour prendre son premier repas de la journée. Kyô avait l'habitude de prendre soin de lui, à l'intérieur et à l'extérieur.

Après le petit déjeuner, aux alentours de 7h00, Kyô se rendait au jardin pour méditer pendant deux heures. Sur quoi méditait-il ? Cela dépendait des jours... parfois sur lui, parfois sur son maitre, parfois sur la vie. Le sujet lui venait en temps voulu.

Et puis vers 9h30 il se rendait au dôjo pour faire ses exercices quotidiens. Son maitre l'avait obligé à pratiquer plusieurs arts martiaux afin de pouvoir faire face à n'importe quelle attaque. Il s'y était plié et aujourd'hui avait développé un art mélangeant admirablement bien les qualités des différentes techniques qu'il avait apprise. Il prenait le temps de s'échauffer un peu avant de commencer ses enchainements ponctués de son cri virile mais relativement discret, fidèle à ce qu'il était.

Torse nu, vêtu d'un pantalon large ne gênant pas ses mouvements, Kyô travaillait son équilibre dans un enchainement qu'il avait simplement appelé : Air.
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MessageSujet: Re: Improvisation et nouvelle tête [Catarina]   Improvisation et nouvelle tête [Catarina] EmptyJeu 27 Fév - 12:15







- Mother, why butterflies do they die so quickly?
- Because they don't want many people see their colors, only those next to them.
- But, mother, if their loved ones don't have the time to come to their side, what do they do?
- They cry on the illusions of color, smile to the imagination of their lost glory.

***

Écarquillant les yeux tu ouvrais les lèvres dans un cri muet, sentant le tissu de ta nuisette coller contre ta peau d'albâtre sous les perles de sueur. Ce rêve... Tu tentais de reprendre tes esprits, bien malgré les battements effrénés de ton cœur qui résonnaient jusqu'à tes tempes, de quitter ce parfum qui avait flotter dans ces images sous tes paupières comme s'il existait même dans cette chambre presque étroite. L'odeur de ta mère, cette odeur de cerises, te hantait sans répit, comme un arôme irrésistible. Ce parfum, chargé de tout les souvenirs, ondulait de son absence, te narguant. En te redressant au cœur de ces draps plissés, froissés par tes cauchemars, tu observais le formes, ces dunes de tissus qui s'élevaient çà et là. De petits détails. Tu devais penser à de petits détails. Et des détails d'aujourd'hui.

Le silence, comble, eut la gentillesse de te laisser le temps de te remettre de tes émotions et, finalement, assise sur ton lit, les jambes repliées contre ta poitrine et entourés de tes bras sans force, tu fixais droit devant toi. Depuis que tu étais arrivée ici, tu dormais de façon agitée. Cette liberté que tu touchais du bout des doigts, n'étant belle qu'ainsi, glissait jusqu'à tes barreaux, jusqu'à tes cicatrices les plus cachées et profondes pour te rappeler que tu avais perdu quelque chose que quiconque penserait acquis depuis bien longtemps. Tu étais une bête, un animal, et plus rien ne serait jamais pareil. Cependant, une part de toi perdurait à se débattre, luttant contre ses chaines, comme un oiseau dont on tiendrait l'aile et qui, ivre de ce ciel qu'il ne ferait que voir, irait jusqu'à s'en briser les os. Tu ne pouvais plus rien perdre. Et pourtant, tu te sentais encore très loin de gagner quoi que ce soit. Certainement parce que ce n'était que le début de l'aventure, et que, dans cet environnement inconnu encore, tu te sentais légèrement perdue. Tu étais à Eden depuis quelques temps déjà, certes, mais tu ne sortais pas beaucoup, en dehors des devoirs de Gardienne, ou des quelques foulées que tu faisais pour ne pas perdre ta forme et, ainsi, tu ne t'étonnais pas réellement d'être dépaysée. Surtout aux vues de la différence entre la cellule close et les environs plutôt libres.

Un tremblement se saisit de toi, secouant ton corps aux allures si fragiles, dans une vague de souvenirs qui, lancée dans sa course, te submergea sans mal. La cellule... Ces barreaux que tu frappais, comme tu le pouvais, maudissant entre tes larmes ces cris qui ne voulaient plus sortir de ta gorge aux cordes vocales brisées. Tu n'avais jamais pu appeler à l'aide. Et ton silence avait coûté plus que personne ne pouvait réellement le penser. Tu avais perdu ton humanité mais, au-delà de cela, tu avais été blessée dans ta féminité et, fille de grande et noble famille, tu portais sur ton dos la croix d'avoir perdu ton innocence, ce que tu aurais du offrir uniquement à ton mari. Jamais, pensais-tu, ta mère n'aurait pu te pardonner. Tu te recroquevillais sur toi-même, resserrant l'étreinte de tes bras autour de tes jambes, posant la joue contre tes genoux. Tu n'en savais rien. Mais tu savais que tu ne le saurais jamais réellement, que tu n'en serais jamais sûre. Après tout, elle était morte. Et toi, monstre que tu étais devenu, tu en avais encore pour longtemps à vivre, les scientifiques posant sur ta tête le prix de leurs recherches qui, fructueuses, allaient, ils l'espéraient, leur apporter richesse, notoriété et pouvoir.

Bien évidemment, dans ta tête, tout ça sonnait avec une humour déplaisant. Tu étais un chien, rien de plus, et tout ce que tu devais faire, pauvre de toi, c'était remuer la queue à leurs caresses, restant à leur côté uniquement parce qu'avec eux tu pouvais manger, et que tu avais une niche. Bien malgré l'idée de mordre la main qui te nourrissait, tu devais défendre, monter la garde, obéir et, dans cette soumission insupportable, perdais de ta fierté de noble comme un ivrogne perdrait de sa crédibilité. Toi, c'était sûr, tu n'avais pas le choix, mais ça n'en était pas plus acceptable pour autant. Tu soupirais, longuement, laissant ton souffle rouler dans l'air, retombant entre ces dunes à la couleur délavée. Tes longs cheveux bicolores contrastaient et, en de larges boucles irrégulières, jonchaient ces filaments liés, te laissant y perdre tes doigts quelques instants.

***

- You're so beautiful... Perfect...Let me touch you just a bit more, okay ?
- ...!

***

Encore un cri muet. En te redressant dans tes draps, violemment, tu paniquais. Cette impression, trop réelle pour ne pas en être effrayante, de paumes contre ta peau te fit perdre les pédales. En t'agitant dans tout les sens, comme si une araignée t'assaillait, tu haletais. Pourquoi lui ?! Dans tes secousses, sentant tes membres trembler comme des feuilles au vent, tu finissais par te rendre compte que ça n'avait été qu'un rêve, au réalisme renversant, certes, mais uniquement un rêve. Dans ta colère, ta rage, tu attrapais ton oreiller et plantais les dents dedans, tirant de toute tes forces jusqu'à étriper ce pauvre bout de tissu dont se mirent à s'extirper des plumes. Pourquoi lui ? Et pourquoi toi...? Tu avais l'impression que tout allait de mal en pis. Tu te redressais, ramassant les plumes en sanglotant. Tu étais souillée, sale, et tes pleurs ne feraient rien de plus que d'effacer les couleurs de la poupée de porcelaine que tu étais. Dans "ses" mains comme une marionnette tu n'avais pas le choix, tu n'avais pas le droit de rythmer ta propre respiration. Ses yeux ne te quittaient pas, même à distance, tu le savais, et ses mots devaient voler jusqu'à toi, pour le nombre de fois où des frissons t'avaient prise subitement, sans raison, depuis ton arrivée dans l'établissement. Quel...

Tu quittais ton lit, jetant ton regard sombre sur les restes de l'oreiller dans lesquels tu avais tenté tant bien que mal de faire rentrer les plumes à nouveau. C'était peine perdue... Mieux valait ne pas traîner le pas d'avantage, pour ne pas être réprimandée. Ainsi, en te redressant encore, laissant tes longs cheveux se coller contre ton dos, en un amas noir à son bas, tu levais les bras au ciel et t'étirais avec lassitude. Etre gardienne était bien plus que ce que tu n'avais jamais pensé. Les nuits étaient courtes, les journées longues, et il semblait y avoir tout les jours assez d'abrutis pour rompre l'ordre que tu t'efforçais à maintenir, dans ton silence, par la force de ton regard déterminé. Ta main gauche vint se poser sur ton épaule droite dans un râle sans son. Tu étais courbaturée de partout de la course de la veille, à la nuit tombée, pour rattraper un étudiant qui avait décidé de tenter de filer à l'anglaise. Tu avais du courir et, dans tout cela, la branche d'arbre qu'il t'avait lancé avait percer ta peau. Bien heureusement pour toi, tu étais une louve, une expérience, et tu guérissais de façon surprenante. Malgré cela, en bougeant ta main, tu regardais la blessure qui n'avait pas achever de cicatriser dans une grimace désagréable. Blesser une femme... Même si tu étais une bête sauvage, tu n'approuvais pas. Tu avais la peau aussi fine qu'une feuille de papier, et tu marquais à une vitesse impressionnante, alors oser laisser une marque aussi visible sur tes pores...

***

- Hey, look, I made it for you !
- A flower crown, Cat ? Am I a prince ?
- Of course. You're mine, Arthur...

***

Quelques pas, chaloupés, précieux, répandant le son de tes talons dans les couloirs dans des heurts stricts mais non pas dépourvu d'une élégance féminine qui était toute tienne. Tu avais appris, dans ta cage, a tiré des souvenirs de ta mère les aspects les plus graciles, les plus attirants et, désormais, libre de tes mouvements, ou presque, tu suivais ces mouvements comme calqués, mais qui n'en auraient jamais laisser l'impression. Tu avançais, calmement, au milieu de la foule, sans le moindre bruit alors que des voix s'élevaient çà et là, dans des commentaires, des sifflements parfois. Bien évidemment, tu attirais l’œil. Dans cet attroupement de gens particuliers, mais plutôt banals à première vue, tu étais des cheveux noirs dont la couche inférieur resplendissait d'un bordeaux presque rose, de grands yeux sombres qui, d'un regard, figeaient et coupaient les conversations comme un katana aurait fendu une feuille. Tu te mis à siffloter, doucement, profitant de cette presque illusion de voix, n'étant en réalité que la glissade de l'air entre tes lèvres, alors que ta progression ne s'arrêtait plus, bien malgré qu'il s'en fallu de peu à de nombreuses reprises que l'on ne te marche sur les pieds. Ta jupe à tartan te gênait, de même que ta chemise, centrée par un corsage noir, et surplombée d'une cravate rouge, fine, dont les côtés étaient brodés de dentelles, décorée d'une croix. Ce n'était pas le comble du confort que de devoir marcher ainsi vêtue, sous des yeux bien peu galants, alors que tu avais l'impression que tes bas résilles blancs, serrant tes cuisses pour ne pas choir, faisaient un effet bœuf à certains. N'avaient-ils jamais vu une jeune femme ? Tu poussais tes cheveux dans ton dos, d'un geste hautain, et poursuivais ton petit bonhomme de chemin, lançant parfois des regards torves à l'occasion, fixée dans ton idée qu'il ne devait pas y avoir grand monde ici dont les hormones restent en place.

Le mot avait couru qu'une nouvelle gardienne, appelée Catarina Taylor, avait rejoint les rangs des gardiens déjà présents mais, étant presque impossible de te prendre en photo, de par ta répugnance à ce fait, la plupart des étudiants devaient connaître ce prénom sans pouvoir lui donner un visage. Tu esquissais un sourire, tournant à un couloir, tes cahiers dans une main, songeant que personne n'irait certainement penser que toi, un brin de provocation sur pattes, tu étais l'une des personnes qui, dans son temps, allait faire régner un ordre préconçu sur l'établissement. Bien malgré les conseils que tu te prodiguais à toi seule, tu optais pour ne pas profiter de ton autorité, fidèle à toi-même. Tu n'irais pas jouer de ta force lupine à tout tour de bras, et, dans l'immédiat, tu réglerais toujours les choses avec calme et précision, ne voulant pas laisser ton apparence secondaire reprendre le contrôle. Tu te maîtrisais, c'était tout ce que tu voulais, et avais toujours voulu depuis cette expérience douloureuse et douteuse.

Encore quelques pas et l'extérieur s'offrait à toi. Sous un arbre, au coeur de l'herbe, tu te posais, assise à la japonaise, pour éviter quelque soucis que ce soit concernant ta jupe au jupon imposant, et posais tes livres contre tes jambes pour regarder le ciel. Le temps n'avait jamais été aussi clément depuis ton arrivé. Un ciel d'un bleu azuré, possédant quelques nuages blancs épars, laissait le soleil frapper dans une chaleur doucereuse. Un fin et discret soupir et tu te laissais adosser au tronc de l'arbre au pied duquel tu te trouvais, fermant les yeux pour profiter du calme, malgré les quelques voix que tu entendais au loin, du côté de l'établissement. Des rires prenaient place dans l'air, non loin, alors que tu étais certaine d'entendre des froissement de feuilles venant de la forêt. Les courses du matin ? Certainement, après tout il était tôt, et les loups comme toi avaient besoin d'un certain espace, d'une certaine liberté de mouvement. Principalement pour courir de longues distances, désengourdir les pattes. Toi... Tu n'étais pas d'eux. Tu étais un chien, et tu le savais parfaitement, et les cabots dans ton genre ça restait entre quatre murs, ne sortant que l'histoire d'une promenade. Ton instinct animal criait, à l'intérieur de toi, à la révolte mais tu préférais suivre le rythme des choses. Après tout, les mauvaises habitudes avaient la vie dure.

***

- Will we one day be free, Catarina ?
- ...
- I hope you'll stay by my side forever, even with the things I did to you.
- ...
- You know... I love you.

***

Des souvenirs en vrac. Dans tout les sens. Répandus en toi comme des ras-de-marée incontrôlables, qui t'arrachaient des cris de douleurs imaginaires. Dans la forêt, juste à son pas de sortie, tu avais posé une main contre un tronc d'arbre, courbée vers l'avant, à la limite de tes larmes. Tu ne savais pas ce qu'il s'était passé. Sous quelques mots, quelques regards, tu étais revenue à ce vide abyssal, comme un gouffre sans fin, te prenant pour une Alice ayant suivit un lapin blanc. Tu avais perdu ton contrôle, sous l'effet des mémoires, de l'excitation à apercevoir l'un de tes confrères courir entre les arbres dans des bonds d'une force que tu te savais capable d'égaler. Tu avais vu rouge, comme on dit, et, délaissant tes livres, tu avais été courir, même juste quelques minutes, libérant ton esprit de quelque soucis que ce soit. Quelque part, c'était une liberté. Même essoufflée, soutenue par l'un de tes confrères qui te tenait par la taille pour que tu ne tombes pas, tu esquissais un sourire à peine perceptible, remontant délicatement les commissures de tes lèvres rouges.

- Mais c'est que tu cours pas toi, p'tit demoiselle, tu galopes !, lançait celui tout proche de toi, dans un rire.
- Blague pas, ohw, elle a bien faillit me semer !
- Laisse, c't'une belle femelle, elle a de la force dans les jambes, même sous sa forme d’Ève.

Tu te redressais enfin, amusée, et faisais quelques pas, saluant d'un geste de main amical tes compagnons de courses. Il faudrait que tu le fasses plus souvent, même si, au possible, tu préférais éviter les black-out. Bien malgré toi, tu n'y pouvais rien de toutes façons. Voir courir des loups, c'était un appel sans bruit, la force de la nature qui t'invitait à la rejoindre. Tu commençais à t'habituer, même si cela faisait désormais longtemps que tu étais ainsi, au contact de ces êtres dont tu étais plus proches que de simples mots ne pourraient jamais le dire. Dans ton esprit, tu te disais qu'il y avait là d'ailleurs une différence stratégique entre les loups et les vampires. Les loups avançaient en meutes, que tu ne voudrais jamais joindre, et les vampires étaient plus reclus, divisés. Peut-être se rejoindraient-ils si une menace planait au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès mais, en attendant, chacun faisait sa route, ignorant celui d'à côté comme s'il n'y avait aucun lien entre eux. En marchant, calmement, cherchant où tu avais bien pu lancer tes talons avant ta course, tu songeais au fait qu'au final tu étais peut-être tombé sur le meilleur camp.

***

- Welcome here, to the Eden school. I hope you'll enjoy to be with us. First point, you're a guardian, right ? So, please, every time it's possible, take a nap. And, 'cause you're a wolf, don't run for nothing.

***

Oops. Ce détail t'avait échappé. Revenue dans ta chambre, celle portant le numéro 150, tu pensais au fait de n'avoir jamais croisée ta colocataire, alors que tu étais certaine d'avoir entendu, lorsque l'on t'avait donner ta clé, qu'une certaine Lucy la partagerait avec toi. L'oreiller déchiqueté ne ferait pas, mais alors pas du tout, bonne impression. Ainsi, d'un geste, tu le cachais sous ta couette que tu remontais jusqu'à la tête de ton lit, comme tu avais l'habitude de le faire au manoir lorsque l'on t'avait encore donner l'ordre de t'en charger par toi-même. En te levant, tu laissais de lourdes masses de tissus retomber sur le sol. Ta jupe, et puis ta chemise et ta cravate, et bientôt il ne te resta sur le dos que le strict nécessaire pour ne pas égaler Gaïa. Tu avais besoin de courir encore. Au moins pour apprendre à te maîtriser.

En te penchant tu tirais ta valise du dessous de ton lit, songeant qu'il faudrait que tu optes un jour ou l'autre pour ranger tout cela, pour l'ouvrir et en tirer quelques matières rouges puis encore quelque chose, cette fois-ci carrelé de blanc et noir. Avec une sorte de lenteur, l'esprit ailleurs, tu enfilais ton short rouge de sport, glissant ton débardeur contre tes formes puis ensuite un t-shirt sans manches, d'un rouge sombre, par-dessus le tout pour abriter certaines choses de certains regards indiscrets. Il te fallait une serviette. Tu te redressais, doucement, pour ne pas te donner de vertige, et jetais le regard un peu partout. Tu n'étais même pas sûre d'en avoir une dans ta valise. Non, tout bien réfléchit, tu étais certaine de ne pas en avoir dedans. C'était certainement la seule chose que tu avais oublié en partant. Dans un soupir long et découragé tu attrapais un élastique dans un coin et nouais tes cheveux en une queue de cheval haute, laissant ta frange à sa place, pour finalement te glisser dans tes baskets et partir à nouveau de la chambre silencieuse.

Dans les couloirs, doucement, tu marchais, agitant de droite à gauche ta queue de cheval à chaque pas que tu faisais, la laissant bouger comme de son plein grès, voulant suivre tes déplacements consciencieusement. Quelques regards s'accrochaient à toi, même si bien moins qu'avant et, dans un sourire satisfait, tu t'extirpais hors de l'institut pour faire quelques foulées, à ton rythme plutôt lent, accélérant progressivement pour ne pas céder contre ton instinct en ébullition. Tu n'avais jamais eu, depuis ce changement, d'espace aussi large. Tu étais habituée à ta cellule, à l'extérieur dans des parcours courts et nets, sans la possibilité de moindre bavure,  alors que désormais tu pouvais aller à droite si tu le voulais, ou opter pour aller à gauche.

Dans un jeu plutôt enfantin, tu levais les mains aux cieux et faisais une roue, pas-chassant sur la gauche ensuite, observant dans le silence la liberté de tes actes. Certes, tu avais un périmètre à respecter, mais tu étais déjà bien plus maîtresse de toi-même. Pendant de longues minutes tu ne fis que cela, jouer, comme une enfant, sans pourtant qu'aucun sourire ne marqua ton visage aux traits fins et souples. C'était ça la liberté, alors ? Tu l'effleurais, glissant tes doigts contre elle, les reculant comme piquée par des ronces que tes yeux ne parvenaient pas à voir, constatant que, quoi que tu fasses, cette liberté n'était réellement belle que lorsque tu ne pouvais pas l'atteindre. Pour toi, ce n'était plus une chose acquise, c'était un territoire à récupérer, à extirper des mains de l'ennemi, et, pour lui, tu te sentais prête à tout les combats désormais.

Dans cette lutte comme une valse te faisant tourner entre rester docile et porter l'étendard de la révolte, tu continuais tes foulées, jouant de ta souplesse avec une simplicité qui, sous l’œil de quiconque, aurait été déconcertante. Mais, que voulaient-ils, tu étais petite et frêle, il fallait bien que quelque chose chez toi rattrape ces failles ! Sous ta forme de louve, tu étais une bête toute noire, charbonneuse, mesurant facilement dans le mètre quatre-vingt-cinq, rapide comme une flèche visant une pomme, souple comme un ruban ondulant au vent. Tu possédais de la force, mais tu jouais toujours de ton zèle pour ne pas l'utiliser, depuis cette sorte de traumatisme enfouit en toi.

***

- Are you hungry.
- ...
- Say it, or you'll pass this day without eating anything.
- ...!
- Okay, so, see you tomorrow. Haha !

***

Tu t'étais... perdue ? Tu posais ton regard bleu marine où tu le pouvais, à la recherche d'un point d'accroche, de quelque chose à reconnaître mais les terrains autour ne t'aidaient guère. Un terrain de sport ? Tu devais être au niveau du complexe dont tu avais vaguement entendu parler, une fois, dans un couloir. Tant mieux, c'était l'endroit parfait pour toi. Passant au raz de la piscine, décidant de ne pas aller jouer le chien mouillé, tu finis par poser le regard sur une bâtisse plutôt petite, littéralement disproportionnée par rapport aux autres lieux à la grandeur olympique. Tu reconnaissais un dojo. Quelques sons en provenaient et, dans ta curiosité native, tu t'en approchais, le pas ralenti, cessant de courir pour admirer l'architecture simple qui n'en restait pas moins typique et qui, dans cette régularité des tons, te donnait à rêver. Depuis combien d'années n'étais-tu plus entrer dans un tel lieu de savoir ? Alors, seulement, le cœur battant, tu osais faire un pas, et puis un autre, finissant par retirer tes baskets, les posant dans un coin qui ne gênerait personne. Face au dojo, le calme dans l'esprit, tu t'inclinais légèrement en avant, les mains contre les hanches. Osu. Tu ne pouvais pas le dire, mais tu avais malgré tout bouger tes lèvres, dans le silence, jugeant tout simplement impensable de ne pas respecter les traditions et ce malgré le fait d'être muette.

Quelques pas, encore, et un son de froissement de tissu te parvint aux oreilles. Il y avait quelqu'un ? Pour ne pas déranger, tu te glissais là sans sons, admirant alors qui s'entraînait avec sérénité. Blanc comme la lune, un corps aux muscles noueux et admirables s'agitait. Sa masse de cheveux noirs, aussi sombres que les tiens, contrastaient avec cette blancheur blafarde, inquiétante et mystérieuse, qui donnait à cet inconnu quelque chose de charismatique, d'attirant. Ses yeux, d'un gris d'acier, te firent penser que cet individus était la vie à lui seul. Le blanc, le gris, et le noir. Une hésitation perpétuelle. Un cri, de la force d'un homme, aussi discret qu'il était capable de l'être certainement, retentit et, de tes yeux admiratifs, tu parcourais cette silhouette en plein exercice. Ce n'était pas déplacé, et tu ne l'épiais pas, tu profitais simplement de ce calme respectueux, qui t'avait tant manqué. Ces mouvements, droits, stricts, possédaient une certaine figure et, dans ton esprit, tu te demandais si tu n'avais pas en face de toi un Kyoshi. Dans ton intrigue, alors que ton coeur battait vite de ce que tu voyais et qui te laissait emplie de respect et d'admiration, tu te demandais si, pour ne pas surprendre, tu ne ferais pas mieux de signaler ta présence. Ce fut la bataille, alors. Tu avais envie de regarder encore un peu, en silence, signaler ta position pouvant très bien gêner cet homme s'il n'était pas habitué à être regarder dans son entraînement. Mais, d'un côté, tu n'avais pas envie qu'il ne sursaute s'il n'avait pas remarquer ta présence. Mieux valait la deuxième option. Au pire des cas, tu n'aurais qu'à repartir, avec dans les yeux et dans l'esprit les images de cette paix comme une rivière suivant son chemin avec une lassitude énigmatique, envoûtante, droite.

Avec quelques sons de froissement à nouveau, tu te courbais, respectueuse malgré tes allures de presque bimbo, et te redressais pour jeter ton regard sur cet homme dont tu espérais avoir réussi à capter l'attention pour ne plus donner de surprise. Tes grands yeux à la couleur la plus profonde des eaux avant le noir complet, se posèrent sur lui avec humilité, ne cherchant en lui ni un allié ni un adversaire. Tu n'étais pas là pour te battre, de toutes façons, et personne ici, hormis peut-être ton opposant, ne semblait habilité à autoriser l'affrontement. Tu espérais, secrètement, n'avoir pas dérangé, et, le dos et le bassin quelque peu douloureux de la position de seiza que tu n'avais plu refaite depuis longtemps, tu ne bougeais pas même un cil. Quel tour le destin allait-il encore te jouer, jeune Catarina ?



H-R.P:
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MessageSujet: Re: Improvisation et nouvelle tête [Catarina]   Improvisation et nouvelle tête [Catarina] EmptyMar 4 Mar - 19:45

Kyô acheva son enchainement Air. Il s'assit ensuite en tailleur pour méditer et faire le point sur les équilibre qu'il avait raté. Les yeux fermés il fit le vide dans son esprit. Le silence régnait dans le dôjo. Un silence paisible et propice aux exercices. Le calme en lui-même fait, Kyô repensa à ses mouvements. Le point fait et la concentration de nouveau au meilleur niveau, il se releva puis commença son enchainement Feu.

L'enchainement était constitué de mouvements plus précis et plus puissant. Kyô y mettait tout son coeur et tout son âme. Bien que demi-vampire, il n'en était cependant ni sourd, ni aveugle. Il sut qu'il était observer et c'est de coups d'oeil éclairs qu'il examina la personne qui s'était introduite en ces lieux. Kyô n'était pas du genre à considérer un lieu comme sien - il n'avait jamais rien posséder qui lui soit propre - mais il aimait savoir qui l'entourait, pour sa propre sécurité.

L'effort commença à chauffer ses muscles. C'était une jeune femme. L'odeur qu'elle dégageait ne lui parvenait pas, la sienne devenait trop forte pour que celle de l'intruse soit perceptible, pas à cette distance. Il ne sut donc pas à quelle race elle appartenait. Il savait depuis qu'il était à l'institut que plusieurs races existaient, en dehors des humains et des vampires. Elle avait les cheveux noirs et... violets ? Rouge ? Une teinte dans ces tons-là.

Kyô achevait son enchainement. Il termina par un salut, s'inclinant à quatre-vingt-dix degrés face aux écritures avant de se relever. Il s'avança vers la jeune femme et s'inclina devant elle.

- Je suis Kyô Setsugai. Je peux vous être utile ?
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